« Ça fait froid dans le dos » : le documentaire Organes d’État bouleverse le public vendéen

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Le documentaire primé Organes d'État a été projeté au cinéma Le Fief, à Brétignolles-sur-Mer, le 27 juin 2025. (crédit photo Organes d'État)

Le documentaire primé Organes d'État a été projeté au cinéma Le Fief, à Brétignolles-sur-Mer, le 27 juin 2025. (crédit photo Organes d'État)

  

BRÉTIGNOLLES-SUR-MER – C’est au cinéma Le Fief en Vendée que le documentaire Organes d’État a été projeté le 27 juin dernier. Cette investigation choc concernant les prélèvements forcés d’organes sur des personnes vivantes démontre une triste réalité qui se déroule en Chine à grande échelle depuis 25 ans.

« Je suis bouleversé par tout ce que j’ai vu et entendu », s’exclame Bruno Paquè à la sortie de la projection. Son épouse Sandra a également été très sensible aux témoignages, autant ceux d’Organes d’État que celui de la survivante des camps de travaux forcés venue spécialement témoigner sur scène après le film.

Le documentaire Organes d’État : démasquer les abus de transplantation en Chine, réalisé par Raymond Zhang, a été primé à 38 reprises. Il a également été candidat officiel aux Oscars 2025.

Il a été projeté pour la première fois en Vendée au Fief, à Brétignolles-sur-Mer, dans la soirée du 27 juin. Ce cinéma, véritable lieu de culture et d’échange, est dirigé par une association de bénévoles. Il a été construit il y a 70 ans par des habitants et des entreprises brétignollaises.

Le film dénonce les prélèvements forcés d’organes en Chine, une pratique qui consiste à prélever les organes d’individus vivants, sans leur consentement, les tuant par la même occasion, selon la volonté de l’ancien dirigeant chinois Jiang Zemin, et ce à une échelle inimaginable – l’un des spécialistes interviewés dans le documentaire parle de 60.000 à 90.000 organes chaque année depuis le début des années 2000.

À travers l’histoire de deux familles à la recherche de leurs jeunes et proches parents disparus, le documentaire révèle ce qui constitue un crime contre l’humanité selon le droit international, perpétré par le Parti communiste chinois (PCC).

Les familles découvrent petit à petit, au fil de deux décennies de recherches, des preuves d’une opération systématique de prélèvements forcés d’organes menée par le gouvernement chinois.

Elles apprennent aussi que le régime chinois, la police, les hôpitaux et le système juridique tirent profit de la vente des organes à des étrangers venus pour une transplantation. Ce commerce extrêmement lucratif s’est développé à une échelle industrielle

 

Conférence-débat

La projection a été suivie des interventions de deux conférenciers. Mme Jinhua Yang a d’abord témoigné de son expérience. Pendant quinze ans, elle a été arrêtée à de multiples reprises et détenue dans des centres de détention et des camps de travaux forcés.

Cette survivante a été soumise à toutes sortes de tortures physiques. Elle a aussi subi de mystérieux examens médicaux, incluant des prélèvements importants de sang qui lui ont laissé des séquelles. Ces examens médicaux sont monnaie courante chez les prisonniers de conscience en Chine et ont pour but d’analyser l’état des organes de ces personnes.

Présentation des intervenants : Jinhua Yang (2e à g.) et le Dr Harold King (à dr.) entourent Bruno Merlin, coordinateur national de la pétition G7+7 et secrétaire de l’association Cœur de jade blanc à l’origine du projet de projection du documentaire Organes d’État au Fief. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

En tant que directeur adjoint de l’ONG DAFOH – Doctors Against Forced Organ Harvesting (Médecins contre les prélèvements forcés d’organes) – et directeur pour l’Europe, le Dr Harold King a ensuite pris la parole pour décrypter certains aspects du film et apporter un éclairage enrichi par des données tangibles.

 

« Ce qu’il y a de plus terrible, c’est le silence »

Le public vendéen a été très touché par le documentaire Organes d’État. « C’est un phénomène totalement inconnu », commente Hervé Breton à la sortie de l’événement. « Ça fait froid dans le dos. La masse d’informations est très, très importante. On ne peut qu’être touché par toutes ces informations. »

Un autre spectateur, Michel Bernard, a découvert des aspects qu’il ne connaissait pas de cette dure réalité. « C’est documenté et cela reflète bien ce qu’est le régime communiste. » M. Bernard découvre par ailleurs un côté positif grâce au documentaire : « C’est bien, cela prouve qu’il y a un mouvement en marche et que la dictature ne s’impose pas comme elle le voudrait. »

Parlant en son nom personnel et non en celui du Fief, Xavier Blanchet, directeur de l’association loi 1901 qui gère le cinéma, estime : « Comme toutes les causes, il faut la défendre et diffuser ces informations. Comme toutes les informations, il faut les vérifier. Dans ce cas précis avec les témoignages, les chiffres et l’opacité qui règne autour des disparitions de citoyens chinois, il me semble légitime de communiquer largement pour que les enlèvements cessent. »

« Je suis bouleversé par tout ce que j’ai vu et entendu », a déclaré Bruno Paquè (à dr.). Sa femme Sandra (à g.) s’est procuré le rapport Les 20 ans de la persécution du Falun Gong en Chine. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

« Je pense que c’est bien d’en parler, c’est important », remarque de son côté Sandra Paquè. « Ce qu’il y a de plus terrible, c’est justement le silence, finalement. Si on n’en parle pas, on contribue indirectement à faire continuer ces massacres. Le fait d’en parler, cela libère le fait de pouvoir embarquer d’autres gens et faire qu’il y aura un mouvement plus important. »

Bruno Paquè rejoint son analyse : « Je dirai à tout mon entourage, aux personnes que je connais : ‘Intéressez vous à ce qui se passe en Chine et contribuez à stopper ce mouvement’. Chacun peut par une signature, chacun à son niveau, aller en parler aux autres, à son entourage et faire savoir ce qui se passe. C’est important de ne pas laisser faire parce que ce n’est pas une situation normale. »

En sortant de la projection, Mme Paquè s’est procuré le rapport Les 20 ans de la persécution du Falun Gong en Chine (éditions Minghui), un ouvrage majeur riche en témoignages de première main provenant entre autres de sources en Chine. « Je voulais vraiment me procurer ce livre », explique-t-elle. « Je suis très contente de l’avoir. J’avais envie de le lire. »

Une pétition pour revendiquer un monde plus juste

La pétition G7+7, mise en ligne par DAFOH ainsi que la Coalition internationale pour mettre fin à l’abus des greffes en Chine (ETAC) demande aux pays du G7+7 (sept pays additionnels) de mettre un terme aux prélèvements forcés d’organes sur les prisonniers de conscience en République populaire de Chine.

Cette pétition internationale a reçu plus de 200.000 signatures en une année, indique le coordinateur national de la pétition G7+7, Bruno Merlin, qui a présenté le documentaire juste avant sa projection.

Selon le Dr Harold King, « la pétition mondiale G7+7 offre un chemin permettant à chacun d’entre nous de parler d’une seule voix, d’appeler nos élus et la communauté internationale à sauver des vies, à mettre un terme à notre complicité avec la Chine qui pratique le meurtre de masse pour des organes. »

Lors de sa conférence après la projection du film, le directeur de DAFOH Europe a précisé que « cette pétition contribuera à mettre fin aux prélèvements forcés d’organes sur les pratiquants de Falun Gong, les Ouïghours, les Tibétains, les chrétiens des églises de maison et d’autres personnes persécutées. En signant cette pétition, vous n’aidez pas seulement les victimes des prélèvements forcés d’organes, vous contribuez également à revendiquer un monde plus juste. »

Les victimes

Les victimes des prélèvements forcés d’organes en Chine sont les prisonniers de conscience que le régime chinois cherche à éliminer. « Le manque d’action de la communauté internationale a permis à ces crimes de se poursuivre et d’être perpétrés plus récemment contre la population ouighoure également », explique le Dr King.

Parmi les groupes ciblés, celui le plus visé par cette pratique qui constitue l’un des crimes contre l’humanité les plus horribles du 21e siècle est le groupe des pratiquants de Falun Gong. Cette discipline spirituelle dans la tradition des principes bouddhistes, aussi appelée Falun Dafa, est basée sur les principes universels d’authenticité, de bienveillance et de tolérance.

Ce génocide froid (ou lent) est perpétré à l’encontre de ces personnes qui constituaient un douzième de la population chinoise lorsque la persécution du Falun Gong a été ordonnée en 1999 par le chef du Parti communiste d’alors Jiang Zemin, jaloux de la popularité du Falun Gong.

Une mystérieuse enveloppe

Compte tenu du sujet du documentaire Organes d’État, plusieurs salles de par le monde ont subi des pressions pour annuler leurs projections.

En Corée du Sud, le Festival international du film Larkspur de Séoul, événement annuel axé sur les thèmes de la justice, de la liberté et des droits de l’homme, a choisi Organes d’État comme film d’ouverture le 30 mai. Les « pressions externes » ont été telles que les organisateurs du festival ont été contraints de changer de lieu à trois reprises, la dernière fois étant la veille de l’événement qui a duré cinq jours.

Fin 2024, des menaces de fusillades de masse et d’explosions de bombes ont harcelé des journalistes, des salles de cinéma, la police et les législateurs locaux, pour la plupart basés aux États-Unis et à Taïwan, afin d’essayer d’empêcher les projections d’Organes d’État.

À Brétignolles-sur-Mer, une dizaine de jours avant la projection du film, l’un des bénévoles du cinéma Le Fief a reçu une mystérieuse enveloppe considérée par Cindy Song, l’une des productrices du film, comme une lettre de menace envoyée par un individu chinois anonyme.

« À l’intérieur de l’enveloppe se trouvait notre flyer, déchiré en morceaux », décrit la productrice. « Sur le devant de l’enveloppe figuraient quatre caractères chinois sur fond rouge, indiquant ‘Nouvel an chinois’. Le timbre représentait un serpent à l’air menaçant. Il s’agissait clairement d’une menace émanant du Parti communiste chinois (PCC) ou de ses agents en France. Cela s’est produit sur le sol français et visait des citoyens français. »

« Dans un premier temps, nous n’avons pas pris conscience que c’était de l’intimidation. C’est bien le soir de la projection/débat que nous avons été alertés et sensibilisés sur ce qu’il conviendrait de faire si quelqu’un venait troubler la soirée », a réagi le directeur du cinéma.

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